Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/174

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i$8 Traite.

fagefTe , ce précepteur de la patrie n’en donna plus que de luxure Se de volupté. Dans les plus grands plaifirs, il efl impolfible de penfcr, on ne peut que fentir. Dans les raomens qui les fuivent , & qui ne font pas eux-mêmes fans volupté , lame fe replie en quelque forte fur les délices qu’elle vient de goûter , comme pour en jouir à plus longs traits ; elle femble vouloir augmenter ion plaifir,en l’examinant :

mais elle a tant fenti » tant exiité, qu’elle ne 

fent & n’eil prefque plus rien. Cependant l’accablement ou elle tombe lui eit cher ; elle n’en fortiroit pas vite fans violence, parce que cette raviffante convulfion dts nerfs , qui a enyvré l’ame de fi grands tranfports , doit durer encore quelque temps ; femblable à ces vertiges, où l’on voit tourner les objets, long-temps après qu’ils ne tournent plus. Tel qui feroit bien fâché de faire tort (i) à fa famille en rêve, n’a plus la même volonté , à l’occafion d’un certain prurit , qui va , pourainii dire , chercher l’ame dans les bras du fommcil , & à un autre homme , les fentimens fe gagnent de même , & la converfation des gens d’efpiit en donne. Cela elî : facile à expliquer par ce qui a été dit , c. XI , § III.

(î) JLe bon Leeuvvenhoecic nous certifie que fcs obfervations Hartfockeriennes n’ont jamais été faites aux dépens de fa famille.