Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/182

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i66 Traité

ks à embraffer d’une vue générale , â raflembler ^ à comparer ! Ceux qui faute de lumières veulent des autorités pour juger , n’ont qu’à lire le difcours que M. de Maupertuis prononça le jour qu’il fût reçu à l’académie françoife, & l’on verra li j’exagère le peu de mérite des géomètres , & les talens’ néceflaires pour réuffir dans ats fciences d’une fpherc plus étendue. Je n’en appelle , comme on ^ voit , qu’au fuiîrage d’im profond géomètre , & pourtant homme de beaucoup d’efprit,6c qui plus eft, vrai génie , li on l’efl par les plus rares qualités qui le caraélérifent, la vérité , la juftefTe, la précifion & la clarté. Qu’on me montre en Defcartes des qualités aufli efTentielles au génie , & fur-tout qu’on me les fafle voir ailleurs qu’en géométrie , puifqu’encore une fois le premier des géomètres feroit peut-être le dernier des métaphyliciens ; & l’illuflre philofophe dont je parle , en eft lui-mé--me une preuve trop fenfible. Il parle des idées fans favoir d’où , ni comment elles lui viennent, fes deux premières définitions fur l’efTencc de l’ame & de la matière , font deux : erreurs , d’où découlent toutes les autres. Apurement dans ces méditations métaphyjîqucs , dont M. Dtflandres admire la profondeur , ou plutôt l’obfcurité ^ Defcartes ne fait ce qu’il cherche , ni où il veut aller y il ne s’entend pas lui-même. Il admet des