Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/198

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A^i T R ^ I T É

romnie on Ta dit, ont comptée au nombre des attributs efîènticls de l’être fenfitif , & en général de la fubftance des corps.

Mais ne paflbns pas fi légcrement fur l’attention. Les idées qui font du reffort des fciences font comulexes. Les notions particulières qui forment ces idées , font détruites par les flots d’autres idées qui fe chaffent faccefîivenient. C’efl ainfî que s’affoiblit & difparoit peu-k-peu l’idée que nous voulons retourner de tous les côtés , dont nous voulons envifager toutes les faces , & graver toutes hs parties dans la m.émoire. Pour la retenir, qu’y a-t-il donc a faire, fi ce n’efl d’empccher cette fucceffion rapide d’idées toujcurs nouvelles, dont le nombre accable ou diftrait l’ame , jufqu’à lui interdire la faculté de penfer. Il s’agit donc ici de mettre comme une efpece de frein , qui retienne l’imagination , de conferver ce même état ànfen-Jbriiun commune , procuré par l’idée qu’on veut failir & examiner ; il faut détourner entièrement l’adion de tous les autres objets, pour ne conferver que la feule imprelfion du premier objet qui l’a frappée , & en concevoir une idée diftinéle , claire, vive, & de longue durée ; il faut que toutes les facultés de l’ame , tendues & clairvoyantes vers nn feul point, c’eft-à-dire, vers la penfee favorite à laquelle on s’attache , foicnt aveugles par^ (oiit ailleurs : il fuit que l’efprit alfoupilfe liii-mémç