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i86 Traité

ehtr’elles divers rapports , l’ame n’eft pas toujours conduite par la plus courte voie dansfes recherches. Cependant lorfqu’elle eft «parvenue , quoique par des chemins détournés , à fe rappeler les connoiffanccs qu’elle vouloit raflembler , elle apperçoit entr’elles des rapports qui peuvent la conduire par éi^s fentiers plus lumineux & plus courts. Elle fe fixe à cette fuite de rapports , pour retrouver éc examiner ces connoiflances avec plus d’ordre & de facilité.

Nous voilà donc encore fort en droit d’inférer que l’ame raifonnablc n’agit que comme fenfnive , même lorfqu’elle réfléchit & travaille à arranger fcs idées.

§. V.

De la méditation , vu de V examen. Lorfque l’ame eft déterminée à faire quelques recherches, qu’elle a recueilli les connoiflances qui lui font nécedaires , qu’elle les a arrangées & mi Tes en revue avec ordre , vis-à-vis d’elle-mcme , elle s’applique férieufement à les contempler avec cet oeil fixe qui ne perd pas de vue fon objet , pour y découvrir toutes les perceptions qui échappent , lorfqu’on n’en a que des fenfations paifageres ; & c’efl cet examen qui mtt l’ame en état de jugera ou