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DE l’Ame. 2.19

nourrice , qu’à l’enfant même , qui quelques années après eft quelquefois apperçu & pris .par les chaffeurs.

Conor cite une aventure femblable à celle dont il a été témoin , qui arriva dans le même lieu ( a Varfovie ) en 1669 , & qui k pafla fous les yeux de M. Wandcn nommé Brande de Cleverskcrk , ambafladeur en Angleterre l’an 1699. Il décrit ce cas , tel qu’il lui a été fidèlement raconté par cet ambafladeur , dans fon traite du gouvernement du royaume de Pologne.

J’ai dit que ce pauvre enfant dont parle Conor , ne jouiflbit d’aucunes lumières de la raifon ; la preuve en cil qu’il ignoroit la mifere de fon état ; & qu’au lieu de chercher le commerce des hommes , il les fuyoit, & ne defiroit que de retourner avec fçs ours. Ainfi , comme le remarque judicieufement notre hiflorieii , cet enfant vivoit machinalement , & ne penfoit pas plus qu’une bête , qu’un enfant nouveau-né, qu’un homme qui dort, qui eft en léthargie , ou en apoplexie.