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CHAPITRE VI.

Des hommes fauvages , appelles satyres, J_jEs hommes fauvages , (i) afTcz communs aux .Indes & en Afrique, font appelles orang-outang par les. indiens, & Qiioias morroii par les afriquains.

Ils ne font ni gras ni maigres ; ils ont le corps quarré, les membres fi trapus & fi mufculeux , qu’ils font très-vîtes à la courfe , & ont une force incroyable. Au-devant du corps ils n’ont de poil en aucun endroit ; mais par derrière , on diroit voir une foret de crins noirs dont tout le dos eft couvert & hétifle. La face de ces animaux reffemble au vifage de l’homme : mais leurs narines font camufes &■ courbées , & leur bouche eft ridée & fans, dents.

Leurs oreilles ne différent en rien de celles ôxs hommes ni leur poitrine : car les fatyres femelles ont de fort gros tétons , & les mâles n’en ont p3s plus qu’on n’en voit communément aux hommes. Le nombril eft fort enfoncé, & les membres fupé> (i) Il y a deux ans qu’il parut à la foire Saint-Laurent un grand unge , femblable au fatyre de Tulpius^