Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/249

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DES Systèmes. 133

fait confiibr i’eirence de la matière qu’il ne connoît pas, dans l’étendue folide ; & lorfqu’on lui demande ce que c elt que le corps , ou la fubftance étendue , il répond que c’eft une fubftance compoféc de plufieurs autres fublknces étendues , qui le font encore elles-mêmes de pluficurs autres femblabîes. Voint une définition bien claire & bien expliquée. Avec cette étendue , Defcartes n’admet que du mouvement dans les corps. Dieu eft la caufe première de ce mouvement ; comme Dcfcartes eft l’auteur de ces loix reconnues pour faufles , & que les Carté-r fiens même corrigent tous les jours dans leurs ouvrages. On explique tous les phénomènes par ces deux feules propriétés, l’étendue matérielle , & le mouvement communiqué fans cefîe immédiatement par la force diyme. On imagine non-^feulement qu’il n’y a que trois fortes de particules , ou de matière dans le monde ,fubnlis , glohulofa^ Jlriâa , mais on décide de quelle manière dieu a mis chacune d’elles en mouvement. Ces particules remplilTent tellement le monde , qu’il eft abfolument plein. Sans Newton, ou plutôt fans la phyfique , la mécanique & raftronoraie , adieu le vuide des anciens î On fabrique des tourbillons & âça cubes , qui expliquent tout , jufqu’à ce qui eft inexplicable , la création. Voilà le poifon , voici l’antidote. L’auteur avoue dans fon L. des princip. art. ^. que fon fyflême pourvoit bien n’être pas vrai , & qu’il ne