Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/273

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DES Systèmes. 257

ia penfée , & par conféquent qu elle ne fait point l’être de l’homme.

Quelle différence d’un philofophe aufîi fage, aufïï retenu, a ces préfomptueux metaphyiiciens, qui ne connoifTant ni la force, ni h foiblefle de l’elprit humain, s’imaginent pouvoir atteindre à tout, ou à ces pompeux deciamateurs, qui comme Abadie, ( dt la vérité de la religion chrétienne ^ aboient prefque pour perfuader ; & qui par le dévot enthouliafme d’une imagination echauffc’e , & prefque en courroux , font fuir la vérité , au moment même qu’elle auroit le plus de difpolition à fe lailTer, pour ainfi dire, apprivoiler ? Pour punir ces illuminés fanatiques, je les ai condamnés à écouter tranquillement, s’ils peuvent , Thiftoire des différens faits que le hafard a fournis dans tous les temps, comme pour confondre les préjugés.

°. Il eft donc vrai que Mr. Locke a le premier débrouillé le chaos de la métaphyfique, & nous en a le premier donné les vrais principes, en rappelant les chofes à leur première origine. La con-RoilTincc des égaremens d’autrui l’a mis dans la bonne voie. Comme il a pcnfé que les cbfervations fcaiibles font les feules qui méritent la confiance d’un bon efprit , il en a fait la bife de fes méditations ; par-tout où il fe fert du compas de la juftefle , ou du flambeau de l’expérience. Ses Tome I, R