Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/284

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i6S Abrégé

» point un corps, ont raiibn ; car, ajoute-t-il , » l’ame n’eit point un corps, mais c’ell quelque » choie du corps. » Animani qui exiftlmant , ncqiic fine corporc , ntqiic corpus allquod, biné opinantur : corpus enim non cji y corporis autem ejl allquid. ( de anim. text. z6. c. 2. ) Il entend bonnement la forme, ou un accident, dont il fait un être féparé de la matière. D’où Ton voit qu’il n’y a qu’à bien éplucher ceux d’entre le^ anciens qui paroifl’ent avoir cru l’ame immatérielle, pour fe convaincre qu’ils [ne ditf’erent pas à^s autres. Nous avons vu d’ailleurs qu’ils penfoient que la fpititualité étoit auiïi bien un véritable attribut de la fubftance , que la matérialité merac ; ainfi ils fe relTcmblent tous.

Je ferai ici une réflexion. Platon définit l’ame, une eiTence fe mouvant d’elie-mcme , & Pythagore un nombre fe mouvant de lui-même. D’oii ils concluoient qu’elle étoit immortelle. Defcartes en tire une conféquence toute oppofee, tandis qu’Ariftote, qui vouloit combattre l’immortalité de l’ame, n’a cependant jamais fongé à nier la conclufion de ces anciens phiîofophes , & s’en eft tenu feulement à nier fortement le principe , pour plufieurs raifôns que nous fupprimons , & qui fcnt rapportées dans Macrohe. Ce qui fait voir avec quelle confiance on a tiré en diffcrens temps à^s mêmes principes , des conclufions contradidoirev. O dclirce hominum mentes !