Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/48

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32 Discours

toute la fa vante antiquité, par-là mênie il efl plus heureux que vous.

Non-feulement je penfe qu’une fociété d’athées philofophes fe foutiendroit très- bien , mais je crois qu’elle fe foutiendroit plus facilement qu’une fociété de dévots, toujours prêts à fonner l’alarme fur le mérite & la vertu des hommes fouvent les plus doux & les plus fages. Je ne prétends pas favorifer l’athéifme , à dieu ne plaife ! Mais examinant la chofe en phyficien défintérefle, roi, je diminuerois ma garde avec les uns , dont le cœur patriote m’en ferviroit , pour la doubler avec les autres , dont les préjugés font les premiers rois. Le moyen de refufer fa confiance à des efprits amis de la paix , ennemis du défordre & du trouble , à des efprits de fang froid , dont fimaginaticn ne s’échauffe jamais , & qui ne décident de tout qu’après un mur examen, en philofophes , tantôt portant l’étendard de la vérité , en face même de la politique , tantôt favorifant toutes {"es conventions arbitraires , fans fe croire , ni être véritablement pour cela coupables , ni envers la fociété , ni envers la philofophie.

Quel fera maintenant , je le demande , le fubterfu ^e de nos antagoniltcs ? Les ouvrages licencieux & hardis des matérialises ; cette volupté , aux charrues de laquelle je veux croire que la plupart