Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/51

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Préliminaire. 3V

trifte , ( ami du plus grand &.s rois , allié à une des plus grandes maifons d’Allemagne , eftimé , aimé de tous ceux qui le connoiffent ; jouiflant de tant d’honneurs , de bien , de réputation , il feroit fans doute fort à plaindre s’il l’étoit ) a paru tel à quelques lecleurs , dans fon célèbre £jfai de P/ubJbphie morale. Pourquoi ? parce qu’on lui fuppoiè conftamment la même fenfation que nous laUFent des vérités philofophiques , plus faites pour mortifier l’amour-propre du lecleurs que pour le flatter & : le divertir. Combien de fatyriques , & notamment Boileau , n’ont été que de vertueux ennemis dcs vices de leur temps ! Pour s’armer & s’élever contr’eux , pour châtier les méchants & les faire rentrer en eux-mêmes , on ne l’eft pas plus , qu’on n’eft trifle , pour dire des chofes qui ne font ni agréables , ni flatteufes : & comme un auteur gai & vif peut écrire fur la mélancolie & la tranquillité-, un favant heureux peut faire voir qu’en général l’homme efl fort éloigné de l’être.

Si j’ofe me nommer après tant de grands hommes , que n’a-t-on pas dit , ô bon dieu ! & que n’en a-t-on pas écrit ! Quels cris n’ont pas pouffes les dévots, les médecins & les malades même, dont chacun a époufé la querelle de fon charlatan ? Quelles plaintes ameres de toutes parts ? Quel joucnalifte a refufe un glorieux afyle à mes calom-C i