Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/59

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Préliminaire. 43

qui l’a il bien contrefait, le lui eût fait tenir. Oc par quel autre fecours ? ,

Combien d’autres , -foit d excellens ufages , foit heureux abus de l’induftrie des philorophes ! Qui râ érigé la morale â fon tour en efpèce de fcience ? Qui l’a fait figurer , qui l’a fait entrer avec fa ccmpagrie, ia m.éphaphyfique , dans le domaine de la fagefie dont elle fait aujourd’hui partie ? Elle-même , la philofophie. Oui , c eft elle qui ji taillé &c perfeftionné cet utile inftrument ; qui en a fait une boufToîe merveilleufe , fans elle aimant brut de la foeieté : c’eil ainli que les arbres les plus ftériles en apparence , peuveîit tôt ou tard .porrer les pkis beaux fruits, C’ell : ainlî que nos travaux académiques auront peut-être aulli quelque ^our une utilité ffnfible.

Pourquoi Moïfe a-t-il été un fi grand légiflateur ?

Parce qu’il étoit philofophe. La philolophie 

influe tellement fur l’art de gouverner , que les princes, qui ont été a Féccie de la fageffè , .font faits pour être , & font effectivement meilleurs que ceux qui n’ont point été imbus des préceptes de la philofophie, témoin encore l’empereur Julien , & le roi philoibphe, aujourd’hui fi célèbre. Il a fenti la néceliité d’abroger les loix , d’adoucir les peines , de les proportionner aux crimes ^ il a porté de ce côté cet œil philofophique qui bnlle dans tous fes ouvrages. Ainfi la juilice fait d’autant