Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/60

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44 Discours

mieux dans tous les e’tats où j’écris , qu’elle a été, pour ainfi dire raifonnée^ & fagement réformée par le prince qui • les gouverne. S’il a profcnt du barreau un art qui fait ^^s délices , comme il fait ceux de fes ledeurs , c’efl qu’il en a connu tout le féduiiant j^reftige : c’eft qu’il . a vu l’abus .qu’on peut faire de l’éloquence , & celui qu’en a fait Cicéron lui-même (i). Il eft vrai que la plus mauvaife caufe , maniée par un habile rhéteur, peut triompher de la meilleure, dépouillée de ce fouverain empire que l’art de la parole n’ufurpe que trop fouvent fur la juftice & la raifon.

Mais tous ces abus , tout cet harmonieux clin" quant de -périodes arrondies , d’exprefiions artiftemcnt arrangées , tout ce vuide de mots qui pé--riffent pompeufément dans l’air, ce laiton pris pour de l’or, cette fraude d’éloquence enfin, comment pourroit-on la découvrir , & féparer tant d’alliage du vrai métal ?

S’il elè poffihle de tirer quelquefois la vérité de ce puits impénétrable ,- au fond duquel un ancien l’a placée , la philofophie nous en indique les ■moyens. C’elî : la pierre de touche des penfécs foîides , Q&s railbnnemens jiîltes ; c’efr le creufet où (i)’/'oyf :j ; les excellents mémoires _ que le roi à donnés à fon académie.