Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/71

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Préliminaire. 55

oracles de cette vénérable Sibylle ne font équivoques , que pour ceux qui n’en peuvent pénétrer & le fens & refprit ; toujours utrles , directement ou indiredement , quand on fait en faire un bon ufa2e.

Sectateurs zélés de la philofophie , pour en être plus zJlés patriotes, laifibns donc crier le vulgaire àts hommes , & femblabies aux Janfeniftes qu’une excommunication injuHc n’empêche pas de faire ce qu’ils croient leur devoir , que tous les cris de la haine théoîogique, que la puiiïante cabale des préjuges qui Tatrifent , loin de nous empêcher de faire le nôtre , ne puifTent jamais émcufTer ce gcût dominant pour la fagefîè , qui caraclerife un philofophe.

Ce devoir, Il vous le demandez, c’efl : de ne point croire enimbecillc, qui fe fert moins de fa raifon, qu’un avare de fon argent ; c’cft encore moins de feindre de croire ; l’hypocriiie eft une comédie indigne de l’homme :, enfin c’cft de cuhiver une fciencc , qui elt la clef de toutes les autres, & qui , grâces au bon goût du fiecle, eft plus à la mode aujourd hui que jamais, , Oui , philofophes, voilà votre devoir : le vôtre, princes, c’eit d’écaner tous les obllaclcs qui effraient les génies timides ; c’eft d’écarter toutes ces bombes de la théologie & de la méraphyfique, D4