Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/72

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5^ Discours

qui ne font pas pleines de vent, quand c’efi : un faine homme en fureur qui les lance : tantœ uràmis cœfeftibus irœ !

Encourager les travaux philofophiques par des bienfaits & àts honneurs , pour punir ceux qui y confacrent leurs veilles , quand par hazard ces travaux les éloignent des fentiers de la multitude & àts opinions communes , c’eft refufcr la communion &la lepulture à ceux que vous payez pour vous amufer fur leurs thés très. L’un , il ell : vrai , ne devroit pas m’étonncr plus que l’autre : mais à h vue de pareilles contradictions , le moyen de ne pas s’écrier avec un poète philofophe ! y^h ! verrai- je toujours ma folle nation Inccrtiiinc cnjes vœux ^flé :rLrce qu elle admire ^ Nos mœurs avec nos loix toujours je contredire , Et lefoible Français s’endormir fous t empire Delajuperjîition ?

Le tonnerre eft loin : laiflbns gronder, & marchons d’un pas ferme à la vérité : rien ne doit enchaîner dans un philofophe la liberté de penfer ; fî c’efc une folie , c’eft celle des grandes araes : pourvu qu’elles s’élèvent, elles ne craignent point de tomber.

Qui facrifie les dons précieux du génie à une vertu politique j triviale & bornée comme elles