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Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/84

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6^ Traité

CHAPITRE II.

De la matière,

lous les philofophes qui ont attentivement examiné la nature de la matière , confidcrée eri elle-même , indépendamment de toutes les formes qui conftituent les corps , ont découvert dans cette fublhnce diverfes propriétés , qui découlent d’une eflence abfolument mèonnue. Telles font, i°. la puilTance de recevoir différentes formes , qui fc produifent dans la matière même , & par lefquellesla matière peut acquérir la force motrice & la faculté de fentir ; 2^. l’étendue aduellc , qu’ils ont bien reconnue pour un attribut , mais non pour l’effence de la matière.

Il y en a cependant eu quelques-uns , & entr’autres Defcartes , qui ont voulu réduire l’effence de la matière à la fimplc étendue , & borner routes les propriétés de la matière a celles de l’.étendue ; mais ce fentiment a été rejeté par tous les autres modernes, qui ont été plus attentifs à toutes les propriétés de cette fubftancc , enforte que la puiffance d’acquérir la force motrice & la faculté de fcntir , a été de tout temps confidérJe , de même