Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/89

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palfives. Je ne traite dans ce chapitre que des dernières. Elles font au nombre de quatre ; favoir la grandeur , la figure , le repos & la firuation. Ces formes font des états fimples, des dc’pendances paffives de la matière , des modes qui ne peuvent jamais l’abandonner , ni en détruire la fimplicité.

Les anciens penfoicnt , non fans raifon,que ces formes méchaniques palTives de la matière n’avoient pas d’autre fource que retendue , perfuadés qu’ils croient que la matière contient potcntlellement toutes ces formes en foi , par cela feul que ce qui ell : étendu , qu’un être doué àQs dimenlions dont on a parlé, peut évidemment recevoir telle ou telle grandeur, figure, fituation , & :c. Voilà donc les formes méchaniques paîiivescon’ tenues en puiiTance dans l’étendue, dépendantes abfolument des trois diraenfions de la matière , & de leur diverfe combinaifon ; & c’eft en ce fens qu’on peat dire que la matière , confidéréc fimplement dans fon étendue, qui la rend fufceptible d’une infinité de formes, ne lui permet pas d’en recevoir aucune , fans fa propre force motrice ; car c’eft la matière déjà revêtue àcs formes , au moyen defquelleselle a reçu la puiiïance motrice, ou le mouvement actucl , qui fe procure elle-m.eme fuçcellivemenr toutes les différentes formes, comme