Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/91

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CHAPITRE V.

De la puijfuncc motrice de la mutiere. jL E S anciens , perfiiadés qu’il n’y avoir aiicim corps fans une fource motrice , regardoient la fubftance ôqs corps comme un compofé de deux attributs prim.itifs ; par l’un, cette fublb.nce avoit la puilîance de fe mouvoir , & par Fautre , celle d’être mue. En eftet , dans tout corps qui fe meut , il n’eft pas pcffible de ne pas concevoir ces deux attributs, c’ell-k-dire , la chofe qui le meut, & la même chofe qui eft mue.

On vient de dire qu’on donnoit autrefois le nom de matière à la fubibnce àçs corps, en tant que fufceptible de mouvement : cette même matière devenue capable de fe mouvoir , etcit envifagéc fous le nom de principe adif, donné alors à la même fubftancc. Mais ces deux attributs paroilfent û eiTentiellement dépendants l’un de l’autre , queCiceron, (i) pour mieux exprimer cette union eiTentielle & primitive de la matière & de fou principe moteur , dit que l’un &. l’autre fe trouve (i) lu utroque tandem utrumque. Acadim. queji, lib, I.