Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/101

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riofité, nous ferons en droit d’admettre un être dans le corps , diftinft eflèntiellement du corps ; être qui du moins donne des raifons fpirivutllts de tous les phénomènes du règne penfant.

Chimères donc à jamais répudiées, à jajnais reléguées chez les philofophes non chrétiens , toutes ces traces, ces veftiges, ces impreffions des corps dans le cerveau ! Car comme tout ce que j’ai dit des fens nobles, s’applique très-bien aux roturiers, parmi lefquels rien de fi ignoble , rien de fi bourgeois , ce me femble y que le taft ; il s’enfuit que l’odorat, à plus forte raifon, n’aura pas plus de privilège que l’ouïe & la vue. Ainfi i’imprefiiem des odeurs aura ordre de ne point pénétrer au-delà de ce nerf des narines , tenu frais par la fine membrane de Schneider, qui le couvre, pour le mettre à l’abri des injures de l’air , & l’empêcher de fc racornir. En effet, Tarne, qui ençend fans oreilles, tandis que le corps n’entend point avec deux , n’a pis befoin de nez , pour fentir de loin ces corpufcules volatifs, qui fe font un jeu de la rappeler de la foiblefTe à la force , & de la mort à la vie.

Mais où s’arrêtent ces effluvia de Boyle ?QueI nouveau Tralles marquera leurs limites ? Qui nous dira jufqu’oîi s’exhale l’évaporation des corps odoriférans ? Qui ofera décider, fi la quinteffence des anciens, ou Fefprit recteur des modernes s’arrête à la première, ou a la force de monter jufqu’à la