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Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/128

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ce qui fait, comme on la infinoé, qu’elles ont peu <f élafficité- Et quand elles en auraient davantage, en confeience a-t-on jamais mis Famé dans les mufcles ? Le cerveau doit tout jufqu 1 la fëcrétion de fes efprits, à l’aâion du cœur. Voulez-vous que ce foit ce vifeere qui les envoie dans les mufcles au gré d’une volonté qu’il n’a pas ; car il eft décidé par des fillogifmes en forme , malgré Locke & tous fes partifàns, que la matière ne peut vouloir. Tous les raouvemens répondront à la fois à la fyftole du cœur ; il n’y aura plus de diftinction entre les volontaires & les involontaires, ils fe feront tous enfemble avec la même parfaite égalité , ou plutôt il n y en aura point de la première efpece ; ils feront tous fpontancs , comme ceux d’une vraie machine à reflbrts. Or quoi de plus humiliant ? Nous ne ferions tous que des machines à figure humaine. Fort bien , Tralles ! optime arguijli.

Reconnoiflbns dans la volonté un empire que lie peut avoir le cerveau. Celui-ci ne nous offre que boue, fange & matière. Celle-là remue à fon gré une infinité de mufcles : elle ouvre , ferme les fphinfters, fufpend, accélère, peut-être étouffe U refpi ration dans ceux qui n ont point d’autres armes pour fe fouftraire au trop péfant fardeau de la vie ; elle donne des défaillances, des extases, des convulfions, & enfante en un mot tous-