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Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/131

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de Famé, eft inconteftablement fpirituelle, comme fon tout ; & cependant elle agît vifiblement fur ces corpufcules déliés qui ont la mobilité , non diï vif argent , non de la matière fi&tilt , mais de Tétber & du feu. Et il fuit bien que cela foit , puifijue c’eft eHe qui les détermine, qui les met en marche & leur enfeigne jufqu’au chemin par où ils doivent passer… Mais écoutons nos adversaires.

« Comment la volonté peut-elle agir fur le. corps î Quelle prife a-t-elle fur les efprits animaux ? Quels font les moyens dont l’ame» fe fcr& pour faire exécuter fes volontés ?

» Pourquoi le chagrin refTerrant le diamètre des vaiffeaux , y fait-il croupir la lie des fluides defféchés ; d’où naiffent les obftruftions de l’imagination , le délire fans fièvre fur un certain objet ; les ris, les pleurs qui fe fuccedent tour-à-tour, & enfin la plus nombreufe & la plus bifarre cohorte d’accidens hypocondriaques ; tandis que la joie fouette le fang, comme le libre cours de tous les fluides fait circuler la joie, non-feulement dans les veines de l’homme gai ; mais la fait pafler par communication dans le cercle le plus férieux ? Pourquoi les pallions fi foibles dans les uns, fi violentes dans les autres, laiflènt-elles ici le corps & famé en paix, pour les tourmenter là ? Pourquoi l’irritation de la