Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/16

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y en aura toujours. Chaque individu attire à ſoi celles de ſon eſpece, ou celles qui lui ſont propres, à moins qu’on n’aime mieux que ces ſemences aillent chercher les corps ou elles peuvent mûrir, germer & ſe développer.

VIII.

Leur premiere matrice a donc été l’air, dont la chaleur commence à les préparer. Elles ſe vivifient davantage dans leur seconde matrice, j’entends les vaiſſeaux ſpermatiques, les teſticules, les véſicules ſéminales ; & cela, par les chaleurs, les frottemens, la ſtagnation d’un grand nombre d’années ; car on ſait que ce n’eſt qu’à l’âge de puberté, & par conſéquent après une longue digeſtion dans le corps du mâle, que les ſemences viriles deviennent propres à la génération. Leur troiſieme & derniere matrice, eſt celle de la femelle, où l’œuf fécondé, deſcendu de l’ovaire par les trompes de Fallope, eſt en quelque ſorte intérieurement couvé, & où il prend facilement racine.

IX.

Les mêmes ſemences qui produiſent tant de ſortes d’animalcules, dans les fluides expoſés à l’air, & qui paſſent auſſi aiſément dans le mâle,