Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/20

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Elle étoit abſolument dépourvue de tout ſentiment du plaiſir vénérien ; on avoit beau chatouiller le ſiège du clitoris abſent, il n’en réſultoit aucune ſenſation agréable. Sa gorge ne s’enfloit en aucun temps.

XV.

Or ſi aujourd’hui même la nature s’endort juſqu’à ce point ; ſi elle eſt capable d’une ſi étonnante erreur, combien de ſemblables jeux ont-ils été autrefois plus fréquens ! Une diſtraction auſſi conſidérable, pour le dire ainſi, un oubli auſſi ſingulier, auſſi extraordinaire, rend, ce me ſemble, raiſon de tous ceux où la nature a dû néceſſairement tomber dans ces temps reculés, dont les générations étoient incertaines, difficiles, mal établies, & plutôt des eſſais, que des coups de maître.

XVI.

Par quelle infinité de combinaiſons il a fallu que la matiere ait paſſé, avant que d’arriver à celle-là ſeule, de laquelle pouvoit réſulter un animal parfait ! Par combien d’autres, avant que les générations ſoient parvenues au point de perfection qu’elles ont aujourd’hui !

XVII.

Par une conséquence naturelle, ceux-là ſeuls