Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/208

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Indiens ont des Chinois & des François, les Turcs des chrétiens, & ceux-ci des Turcs, les touchent. & les mortifient. Non, répondez-vous. Pourquoi donc ce qu’on dit, ou ce qu’on penſe de vous, vous fait-il tant de peine ? Medecins, pourquoi faites-vous des choſes qu’on ne peut expoſer aux yeux du public, ſans vous faire rougir ? Souffrez que je vous offre en moi-même un meilleur exemple à ſuivre.

La plus utile médiſance vous met en fureur, parce que vous en êtes l’objet décrié : on me calomnie dans bien des libelles & notamment dans un extrait & un avis au lecteur qui ne mérite pas d’être autrement qualifié : & je ne ſors pas de ma modération & de ma tranquillité naturelle. Un autre eût été furieux comme vous, à la lecture de l’avertiſſement des penſées chrétiennes : que n’eût-il pas fait pour détromper le public ? Pour moi, qui fais à quoi m’en tenir, & qui n’apprendrois rien de nouveau à ceux qui me connoiſſent & qui ſavent mon hiſtoire, j’ai bien voulu le lire une fois, mais ſans prendre la peine de lui répondre. Ce qui n’eſt pas vrai, ne mérite pas qu’on s’en juſtifie. Piqués de mon ſilence, mes adverſaires ont paru ſous une autre forme : ils m’ont, dit-on, attaqué dans je ne ſais quel volume de la bibliotheque raiſonnée que je n’ai lu, ni ne veux lire, quoique je puiſſe le faire ſans émotion. Enfin ils ont tout tenté, mais vaine-