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PREMIERE PARTIE


mortalité de l’Ame, il ſe joue des mots d’une des Eclogues de Virgile.

Assyrium vulgo naſetur amontum[1], attribuant le ſuccès de cette Prophetie à ce que la doctrine de l’Immortalité de l’Ame s’eſt enfin étendue de Syrie par tout le monde. La pointe ſeroit gentille, & digne de l’eſprit de Saint Auguſtin, ſi ſon fondement étoit véritable. Mais il eſt très conſtant au contraire, que la patrie de Pherecyde fut l’Isle de Syros l’une des Cyclades de la mer Egée ; & qu’il n’y a eu que l’équivoque du nom qui l’ait fait paſſer pour Syrien à Clément Alexandrin, à Euſèbe, & après eux à Saint Auguſtin. Nous remarquerons ci-après qu’il a été perſuadé de la vérité des lettres qui ſe voient de S. paul à Senèque. On veut qu’il n’ait point admis d’actions moiennes dans la Morale, & qui ne fuſſent bonnes ou mauvaiſes, contre ce qu’enſeigne l’Ecole, qui en reconnoît d’indifférentes. Et il y a beaucoup d’autres points, où elle n’a pas accoutumé non plus de le ſuivre. Pourquoi ne ſeroit-il pas permis d’être encore d’un avis contraire au sien ſur la queſtion prpoſée ? Un très grand nombre de paſſages du Vieil & du Nouveau Teſtament nous obligent à cela. les deux Sages femmes d’Egypte Sephora & Phua reçoivent la

  1. Ecl. 4.