Page:La Mothe Le Vayer - Œuvres, Tome 5, Partie 1, 1757.pdf/325

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
315
DE CONFUCIUS


beaucoup d’experience. Et les opinions qu’ont quelques-uns dans la Phyſique, conformes à celles de Democrite & de Pythagore touchant la pluralité des Mondes, montrent aſſez, combien ceux de cette Nation ſe plaiſent à l’étude des choſes naturelles. Mais depuis que Confucius leur eût fait voir l’importance de l’Ethique, & que reduiſant en quatre volumes toutes les belles ſentences des Philoſophes, qui l’avoient précedé, il en eût compoſé une cinquième de ſes propres Trigaut l. 1. cap. 3. penſées, il releva tellement la ſcience des mœurs par deſſus toutes les autres, qu’on écrit, que depuis lui il ne s’eſt plus fait de Hrrera. Bacheliers ni de Docteurs de la Chine, qu’en les examinant ſur la Morale. C’eſt une choſe certaine, que des trois Sectes de Philosophie qu’on y permet, celle de Confucius, qu’on nomme des Lettrés, a tellement l’avantage ſur les deux autres, que tous les Grands du Roiaume en font profeſſion. Je trouve auſſi fort remarquable, que cette extraordinaire reputation de ſavoir, & de prudence, qu’ont acquiſes les diſciples de ce Philoſophe, ait eu le pouvoir de faire, que par les Loix de l’Etat eux ſeuls ſoient appellés à ſon gouvernement, & qu’il n’y ait que les Manda-