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DE LA VERTU DES PAY. II. PART.


rins, Loytias, ou Lettrés, formés dans ſon Ecole, qui commandent abſolument ſous l’autorité Roiale. Car toutes les autres profeſſions ſont tellement inferieures à celle-là, qu’en ce qui eſt même de la conduite des armées, il n’y a que les Philoſophes de cette Secte, qui donnent les ordres, & toute la Milice tient à honneur d’exécuter leurs dispoſitions. Certes ce n’eſt pas une petite gloire à Confucius d’avoir mis le Sceptre entre les mains de la Philoſophie, & d’avoir fait, que la force obeiſſe paiſiblement à la raiſon. Quel plus grand bonheur a-t-on jamais ſouhaité, que de voir les Rois philosopher, ou bien les Philoſophes régner ? Ce rare eſprit a ſçû conjoindre ces deux félicités dans la Chine, où ſa vertu mérite, que le Souverain même ne commande rien, qui ne s’accorde avec ſes préceptes ; & où tous les Magiſtrats auſſi bien, que tous les Officiers de la Coursonne, étant néceſſairement du nombre de ſes diſciples, on peut dire qu’il n’y a que les Philoſophes, qui gouvernent un ſi grand Empire.

Il ne faut pas omettre ce que leurs Hiſtoire rapportent là deſſus à l’honneur de la Philoſophie, car je trouve, qu’elles recomman-