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DE IULIEN


dans l’Egliſe. Ils étoient dans un ſiécle, où la plus grande partie de l’Empire Romain retenoit encore le culte des faux Dieux, que cet Apoſtat, vouloit rétablir par tout. Et ce qui eſt principalement à obſerver, ils voioient, que fa grande reputation d’être l’un des plus ſavans & des plus vertueux de ſon tems, préjudicioit merveilleuſement au ſervice & à l’honneur du vrai Dieu, qu’il avoit abandonné. Que pouvoient ils donc faire de mieux, que de le diffamer de tout leur poffible, & de tacher à faire perdre cette bonne opinion, qu’on avoit de lui, puiſque le Diable s’en vouloit ſervir à la deſtruction de nos Autels ? Certes, je ne penſe pas, qu’il y ait encore aujourd’hui un Chrétien, qui puiſſe lire la moindre partie des blaſphemes, que ce miſerable vomiſſoit ſur les textes facrés du vieux & du nouveau Teſtament, ſans recevoir dans ſon ame les mêmes mouvemens, qui animoient Saint Gregoire, Saint Chryſoſtome, & Saint Cyrille contre lui[1] ; encore que le dernier proteſte dans le ſecond livre de ſa réponſe, comme nous venons de l’obſerver, qu’il ſupprime exprès les plus mauvais termes, que Julien emploioit contre la perſonne de Nôtre Seigneur. C’eſt donc à tort, qu’on veut noter d’indiſcretion le zèle

  1. Contra Julian.
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