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DE IULIEN


de la guerre ; de rapporter ſa mort, & ſes principales actions militaires, ſelon qu’Ammien Marcellin les repréſente ; & de dire même qu’à mon avis, ſa ſeule Apoſtaſie l’empêchoit d’être le premier des Céſars. C’eſt ce qui a été pris en trop mauvaiſe part, & avec beaucoup plus de vehemence que je ne l’euſſe attendu. J’ai ſait voir, pourquoi je préferois le témoignage oculaire d’Ammien & de ſes ſemblables à ce qui a été dit au contraire ſur ce ſujet. J’ai loüé le zèle des Peres, à diffamer ce perſecuteur des Fideles, dans un tems, qui le requeroit. Et j’ai montré par pluſieurs bons Auteurs & très Chrétiens, que nous pouvions aujourd’hui parler autrement de lui, que n’ont fait ces Peres, puiſque l’Idolâtrie ne ſauroit plus s’en prévaloir, & que la pieté n’y étoit plus intereſſée. Si l’on trouve, que je lui ai voulu donner un rang trop avantageux parmi les Empereurs, il faut, que je me faſſe entendre tant à l’égard des Paiens comme lui, que de ceux d’entre eux, qui ont reçû les lumières de la Foi. Pource qui touche les premiers, j’avouë, que la vaillance de Iules Céſar, & la Philoſophie de Marc Antonin, leur ont acquis un merveilleux avantage, quoique les vices de l’un, & la peſanteur de l’autre, y puiſſent donner du contre-poids. Mais ſi les proüeſſes de celui-là l’emportent par le grand nombre & la quantité, dans une

    de Monſeigneur le Dauphin.

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