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DE IULIEN


pû produire des merveilles en faveur de l’Egliſes ; Ne peut-on pas dire qu’au contraire les crimes, qui le noirciſſent, ſes impietés, & tant de ſortes de perfecutions, exercées contre les Eideles, n’eûſſent jamais été ? Et cela préſuppoſé de la façon, qui ne voit avec quel applaudiſſement il eût été ſans doute proclamé le premier de tous les Céſars ? Conſtantin a été un très grand Monarque, & le ſeul des Chrétiens qui eût pû s’y oppoſer. Son mérite d’avoir montré le chemin à tous les Empereurs, qui ont entré depuis lui dans le vaiſſeau de St. Pierre, eſt ſi grand, qu’il ne ſe peut exprimer. Et nous croions, que tous ſes defauts ont été lavés par les eaux du Batême qu’il reçût fort peu de tems avant ſa mort. Mais comme j’ai blâmé tantôt Leunclavius, de lui avoir préferé un Apoſtat, je ne ſaurois auſſi m’imaginer que perſonne fit difficulté de placer Julien avant lui, déchargeant celui-là d’Apoſtaſie, & lui donnant par conſequent avec ce qu’il avoit de naturel & d’acquis, les graces du Ciel, qui vraiſemblablement l’euſſent accompagné ſans ſon infidelité. Nous n’avions donc pas écrit ſans ſujet ſur le propos des grands Princes, que le ſeul re proche de cette Apoſtaſie mettoit Julien après ceux, qu’il eût précedés ſans elle. Et il me ſemble, qu’on ne peut pas dire là-deſſus, que nous aions ramaſſé ſes cendres pour les conſacrer,


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