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PREMIERE PARTIE


dixième chapitre des Actes [1], où l’Ange dit au Centenier, Cornelius avant qu’il fût batiſé,

    ou quatre ; dont le premier ſera de la premiere partie de ſa ſeconde, qu.98.art. 5. où il en ſeigne en termes exprès, qu'en obſervant la ſeule Loi naturelle, & ſans pratiquer celle de Moi ſe, les Gentils ſe pouvoient ſauver, quoique moins ſurement, & avec moins de perfection. Comme les ſeculiers, ajoûte-til, ne font pas ſi bien leur ſa lut que les Réligieux, encore que les premiers ne laiſſent pas de l'obtenir dans un genre de vie moins parfait. Gentiles perfectius & ſécurius ſalutem couſè quebantur ſub obſervantiis legis, quam ſub ſola lege Naturali, 5' ideo ad eas admittebantur. Sicut etiam nunc Laici tranſeunt ad Clericatum, 5 ſculares ad Reli giomem, quamvis abſque hoc pos ſint ſalvari. Il explique cela dans le même article encore plus au long. Le 2. paſſage ſera de la dixiéme queſtion de ſa deu xiéme ſeconde, où ſur le quatriéme arricle il donne cette con cluſion eſſentielle contre ceux, qui veulent que les meilleures actions des Infideles fuſſent des pèchés. Timetſi Infideles divina gratia careant, quia tamen ex In fidelitate mon corrumpitur totum Naturae bonum, poſſunt aliquid boni operari, quanquain id mon ſit meritorium vitae aetermae. Et un peu après : Sicut emim habems fidem poteſt aliquod peccatum coin 2nittere, in actu, quem non re fert ad fidei finem ; velvenialiter, vel etiam moraliter peccando : ita etiam Infidelis poteſt aliquem bo-
    num actum facere, in eo quod mon refert ad finem Infidelitatis. Le troiſiéme paſſage eſt de ſon Opuſcule 61, chap. 17. & porte ces mots, ſelon l'edition Ro maine, qui n'a pas jugé cet Opuſcule indigne de paſſer ſous ſon nom. Quando homo fa cit totuin quod poteft, 5 quod in ſe eſt, tuuc eſt neceſſitas ad habendain gratiam : non neceſſitas coactionis Deo debitumn imponens : ſed neceſſitas immuta bilitatis, qua neceſſe eſt Deum eſſe Deuin, 5 ideo bonum, 5' ideo effluentem, 5 ideo accipien ti dantemn ; imo mec hamtc ultiman diſpoſitionem 5 neceſſariam libera liſſimus dator expeétat, ſèd ali quo modo convertenti ſe, & diſpo menti, etſi mon ſecundum totunt quod in ſè eſt, multoties dat. Ia cobi I. Qui dat omnibus affluen ter. Sans faire l'application de ce texte, l'on voit manife ſtement ce qu'il conclut à l'égard de nôtre ſujet. Ie prendrai le quatriéme paſſage de ſon Com mentaire ſur ces mots du chapitre onziéme de l'Epitre aux Hébreux, Sine fide impoſſibile eſt placere Deo. .. Il enſeigne que la Foi du Médiateur, qui eſt toûjours néceſſaire, eſt auſſi différente, ſecundum diverſitatem temporum & ſtatuum. Et que comme les Chrétiens ſont tenus à beaucoup plus que les Iuifs ; & ceux d'entre eux, qui ont été depuis la Loi écrite, à plus encore que ceux, qui etoient avant ; Les Gentils auſſi n'étoient pas . obligés à une connoiſſance ſi

  1. 2. 2. qu. 10. art. 4. & 3.
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