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PREMIERE PARTIE


ne folemnifaſſent pas le jour du Sabath. Sur le chapitre trentième de l’Exode [1], il continue à dire, qu’ils n’ont pas été exclus de la felicité non plus, bien qu’aucun d’eux ne reconnut le Dieu des Hébreux pour le vrai Dieu, le mettant ſeulement au rang des autres Divinités du Paganiſme, parce qu’ils n’étoient pas obligés de croire les Ecritures des Juifs, ni de déférer aux Loix de Moïſe. Et il repete la même doctrine ſur le quatrième livre des Rois [2], prenant Saint Auguſtin à garant, qui n’a pas fermé le Paradis à beaucoup de Philosophes Gentils eu égard à leur bonne vie, & à ce qu’ils avoient toujours ſuivi la raiſon, comme un bon guide, ne faiſant rien contre ſes préſcriptions, ou, comme parlent les Ecoles contra dictamen rationis (l) [3].

  1. Qu. 14.
  2. c. 5. qu. 21.
  3. (l) Les Peres, que j’ai cités avant St. Auguſtin, étans plus anciens que lui, il eſt tems de rapporter les textes de ceux, qui ont vécu depuis, & de l'autorité deſquels je me ſuis prévalu, tant pour me juſtifier, que pour faire voir la ſuite de la doctrine, que nous avons dit être la commune de l'Ecole. I'ajoûterai pour cela les ſentimens de quelques Auteurs recens dont la doctrine & la pieté ne peuvent être revoquées en doute.

    Commençons par Saint Theodoret Evèque de Cyr, dont voici l'explication ſur le ſecond chapitre de l'Epitre de Saint Paul aux Romains, verſet neu-
    viéme : Similiter autem, inquie St.Auguſtin, & Iudaeos & Gracos, & iuique agentes puniet, & pietatis ac ju ſtitiae curain agentes coromis digna bitur. Groecos autem nunc vocat, mon eos, qui ad divinam praedi cationem acceſſerunt, ſed eos, qui ante dicinam Incarnationem fue ruut. Non autem iis vitam aeternam pollicitus eſt, qui idola adora runt, ſèdiis, qui extra legem quidem Moſaicam vitam egerunt, pietatemi autemDeique cultum amplexiſunt, &9 juſtitiae curam geſſerunt.

    Les livres de la vocation des Gentils qu'on a voulu attribuer à Saint Ambroiſe, ne peuvent pas être de lui, puiſqu'il y dis-