Page:La Motte-Fouqué - Ondine, Hachette, 1913.djvu/147

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Huldbrand jura tendrement de faire ce que lui demandait sa femme et d’éviter toute occasion de mécontenter ses parents. Les deux époux, remplis de tendresse comme au temps de leur amour, sortaient de leur appartement, lorsqu’ils rencontrèrent Bertalda.

— Eh bien ! dit-elle d’un ton rogue et maussade, il est fini, je pense, votre mystérieux entretien ! Maintenant, je vais donner aux ouvriers que je viens d’appeler l’ordre d’enlever la pierre du puits.

Le chevalier, outré de l’insolence de Bertalda, répondit sèchement :

— La pierre restera où elle est.

Les ouvriers se retirèrent, enchantés, en jetant des regards moqueurs sur la jeune fille qui pâlit, serra les lèvres et regagna son appartement.

À l’heure du dîner, on l’attendit en vain. Un valet chargé d’aller la quérir trouva la chambre déserte. Sur une table, un pli était disposé, adressé au sire de Ringstetten. Le serviteur le porta aussitôt à son maître qui, ayant rompu le cachet, lut avec stupeur le message suivant :

« J’avais oublié que je ne suis qu’une humble fille de pêcheur, pardonnez-moi de m’en être souvenue si tard et vivez heureux auprès de la belle Ondine. Je retourne à la chaumière paternelle. Adieu. »

Ondine, désolée, pria son mari de courir à la recherche de la fugitive. Hélas ! point n’était besoin de stimuler le zèle du chevalier chez qui venait de se réveiller l’ardent