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Page:La Motte de La Guyomarais - Souvenirs de 93, écrits en 1821.djvu/15

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mée du général de Charette, où il fut tué dans une des premières batailles, peu de mois après son arrivée. Malgré les efforts de Casimir pour mettre son cheval à la nage il ne put y parvenir[1].

M. et Mme de La Guyomarais avaient trois autres fils et deux filles. L’aîné de tous, Joseph, était lieutenant de vaisseau ; il émigra en 1791 ; il était lieutenant dans le régiment d’Hector. Il faisait partie du débarquement des émigrés à Quibéron, et, comme tant d’autres, il y fut fusillé.

Le second, Édouard, était enseigne de vaisseau ; lui aussi émigra, il servait à l’armée des princes, il est chevalier de Saint-Louis. Il a épousé Mlle Victoire de Bertho.

Le quatrième, Félix, avait été nommé page de la maison du prince de Condé ; il n’eut pas le temps d’y entrer ; il émigra, s’engagea dans Loyal émigrant, et mourut à Nieuport.

L’aînée des filles a épousé M. Coupé des Essarts ; la seconde est mariée à M. Joseph de La Motterouge, capitaine dans la Garde royale.

Georges de Fontevieux n’était pas en France au moment de l’arrestation des Conjurés Bretons. C’était une victime de moins pour Cheftel ; mais l’infâme traître sut y rappeler le loyal jeune homme, et le livra ensuite à l’échafaud.

Perrin, le dénonciateur de ses maîtres, ne fut pas remis en liberté, il fut emprisonné à la Force, et ne reçut pas les cent louis, prix du sang de M. et de Mme de La Guyomarais. Furieux, il organisa une révolte parmi les détenus. Quelques mois après ses victimes il fut guillotiné.

  1. Le 28 janvier 1795, Casimir passa aux chouans, dans le Morbihan, avec 7 chasseurs. Il servait comme lieutenant, sous les ordres du Cte de Silz. Il revint dans les Côtes-du-Nord, comme capitaine, sous les ordres de M. de Boishardy. Après la mort de ce chef, il fut nommé chef de Canton, sous les ordres de M. La Roche-le-Veneur, où il servit jusqu’à la reddition. Il fut arrêté le 28 mai 1797, conduit au château de Brest ; en 1799, il vint rejoindre M. le Vicomte, commandant par intérim la légion royaliste de Lamballe. En 1815, il fut nommé chef de bataillon dans la même légion, sous les ordres de M. de Courson ; en 1818, le roi le nomma Chevalier de la Légion d’honneur, pour prendre rang dans l’ordre à compter du 20 février 1816. — Mde de La Guyomarais.