Page:La Motte de La Guyomarais - Souvenirs de 93, écrits en 1821.djvu/16

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Julien David fut acquitté par le tribunal révolutionnaire ; il habite la Bretagne. Les enfants de M. et de Mme  de La Guyomarais n’oublient pas que les menaces et offres d’argent pour le faire dénoncer leur père et leur mère, échouèrent contre l’honnêteté du bon serviteur. Lui non plus n’a pas oublié ce douloureux drame de la Guyomarais.

Les quelques mois que j’ai passés avec Amaury de La Guyomarais, mon frère, m’ont appris des détails que je ne connaissais pas sur le Marquis de la Royrie, et son indigne dénonciateur, Cheftel, ce traître qui a livré à l’échafaud tant de nobles têtes bretonnes !

Amaury avait près de 22 ans, il faisait partie des Conjurés. Il ne paraissait pas encore dans leurs assemblées, mais le Marquis de la Royrie l’employait pour ses correspondances avec les Conjurés des côtés de Hénon, Quessouët, et des environs de Plancoët. Bientôt il devait partager, avec Georges de Fontevieux, le titre de courrier du Marquis. C’est donc ses souvenirs et les miens que je viens d’écrire. Je veux que mon fils n’oublie jamais le dévouement de ses grands parents, celui de ses oncles, ainsi que leur fidélité à la cause de leurs roi et princes légitimes. J’ai tenu à lui faire connaître la vérité sur cette page de 93, afin que si un jour on voulait la ternir, mes enfants soient à même de relever les erreurs et les calomnies entachant la mémoire de leur grand-père.


La Guyomarais, le 19 août 1821.


Casimir de la Motte de La Guyomarais.