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NOTES RECTIFICATIVES

Par Mlle M. de La G.

Si mon frère vivait encore, il remplirait bien mieux que moi les désirs de mon père. Cependant je vais essayer de le remplacer.

Le lecteur connaît maintenant la vérité sur les faits qui se sont passés chez M. et Mme de La Guyomarais pendant la maladie, la mort du Marquis de la Royrie, et lors de son exhumation. — Il va pouvoir juger les réponses du Bulletin.

Ce Bulletin du tribunal révolutionnaire fait dire à mon grand-père, qu’il n’a jamais entendu parler du Marquis de la Royrie. Que l’étranger qui est mort chez lui était un négociant qui lui fut présenté sous le nom de Gasselin ; tant qu’au Marquis de la Royrie, il ne l’a jamais vu, ni connu !

Est-ce que le 26 février, après que le commissaire de la Convention, Lalligant-Morillon, eut fait couper la tête d’un mort, enterré depuis trois semaines, pour la faire jeter aux pieds de ma grand’mère, en la voyant, mon grand-père dit-il qu’il ne reconnaissait pas la tête de son ami ? — Non !

On vient de lire qu’immédiatement il répondit aux commissaires de la Convention, devant la force armée, tous les patriotes, et les volontaires qui avaient envahi son salon : « Je la reconnais cette noble tête qui vous a tous fait trembler si longtemps. Vous n’êtes que des lâches ! des monstres ! L’action que vous venez de faire le prouve assez. »

Il est permis de croire que cette flétrissure, si bien méritée, et jetée par la victime à la face de ces monstres, leur fit craindre la réprobation et le dégoût même des leurs.