Page:La Pérouse - Voyage de La Pérouse, Tome 1.djvu/158

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éloignés de terre, nous avons gouverné à l'est, pour observer si ladite terre se prolongeait davantage dans cette partie. Sur les huit heures du matin, nous avons vu sa pointe la plus est, au relèvement du compas, au nord 5° est[1], à la distance d'environ douze lieues ; à midi, continuant la même route, nous étions par 55° 23' de latitude estimée, et de longitude occidentale de 51 degrés.

Le 2, vents de l'ouest-sud-ouest à l'ouest-nord-ouest, petit frais, temps obscur, abondance de neige : route à l'est-nord-est. Cherchant à découvrir la longueur de la terre de ce côté, au point du jour, le calme profond s'étant formé, nous nous sommes trouvés environnés de glaces de différentes figures, dont plusieurs ayant au moins trente-cinq brasses d'élévation sur l'eau, et plus d'une demi-lieue de longeur ; nous avons remarqué aussi qu'il y avait beaucoup de courans et beaucoup plus d'oiseaux qu'à l'ordinaire, mais particulièrement une grande quantité de pigeons tout blancs comme ceux de la côte des Patagons, et nous avons vu aussi beaucoup de baleines : à toutes ces remarques, nous avons pensé que nous pouvions être sur un banc. En conséquence, nous avons sondé, sans trouver de fond ; nous étions pour lors hors de vue de la terre : latitude estimée 55° 28', longitude 49° 40' occidentale. »

  1. Le 28 juin, au soir, veille de la découverte, on observa la déclinaison de l'aiguille aimantée, de 13 degrés et demi nord-est ; et, le 4 juillet, elle était de 13 degrés.