REVES 29. Mais le ventre du bouclier représente une gorgone hideuse, dont les cheveux sont des chiffres 3 et 5 entrelacés. Le 8 de la somme se renverse, et j’arrive à l’Infini, serpent du sexe qui se mord soi-même. C’est alors que la chiourme des lignes se couche sous le fouet de la matière. Il ne me reste qu’à accomplir le meurtre devant une architecture sans fin. Je briserai les statues et tracerai des croix sur le sol avec mon couteau. Les soupiraux s’élargiront et des astres sortiront silencieusement des caves, — fruits des sphères et des statues, grappes de globes lumineux montant comme les bulles transparentes d’un fumeur de savon, à travers les pigments de la mort et le bulbe rouge de la lampe de charbon. Au cours de ma vie blanche et noire, la marée du sommeil obéit au mouvement des planètes, comme le cycle des menstrues et les migrations périodiques d’oiseaux. Derrière les cadres, une rame délicieuse va s’élever encore : au monde aéré du jour se substitue la nuit liquide, les plumes se changent en écailles et le poisson doré monte des abîmes pour prendre la place de l’oiseau, couché dans son nid de feuilles et de membres d’insectes. Des galets couverts de mots, — mots eux-mêmes bousculés, délavés et polis, — s’in- crustent dans le sable parmi les rameaux et coquilles d’algues, lorsque toute vie terrestre se rétracte et se cache dans son domicile obscur : les orifices des minéraux. Zénith, Porphyre, Péage, sont les trois vocables que je lis le plus souvent. Ils ne m’apparurent d’abord que partiellement . le Z en zébrure ou zig-zag de conflit, fuite oblique vers les incidences puis persévérance dans une voie parallèle, — l’Y de l’outre-terre (Ailleurs, qu’Y a-t -il ? Y serons-nous sibYlles ? Qu’Y pourrai-je faire si je n’ai plus mes Yeux ?), — l’A écartant de plus en plus son angle rapare sous-tendu par un horizon fictif, tandis que P Poussait la Porte des Passions. Puis les trois mots se formèrent et je pus les faire sauter dans mes mains avec d’autres mots que je possédais déjà, lisant au passage la phrase qu’ils composèrent : Payes-tu, ô Zénith, le péage du porphyre ? A quoi je répondis, lançant mes cailloux en ricochets : Le porphyre cluZénith n’est pas notre péage. MICHELLEIRIS. LesKcrivahiscluSurréalisme,qui n’ont,sans<louUpas moinsdebonsensquedegénie,oui.judicieusemenl remarqua qui’,par l’honnêtetébanalecl pourtantrarequi la signale, c! par le recueillement où ellenousoblige,l’actionticpisser est,pourle civilisé,la préparationla plussnlubreà l’émotion de la pensée. GEOMC.IÎS PIOCH.(L’EreNouvelle.) Impuissanced’être intolérant.Tonles lesconceptionsdu mondeproposéessontsatisfaisantes; car l’intelligenceincapablede sentirla réalilédirceleirie.nl,peutencoreassimiler desiéalilôsdéjàdigérées; ellene vit qu’enparasite,ellene peut rien refuser;pourcelail lui faudraits’appuyersur le réel; ainsi la matièreéchappe. NOHEIEHT GUTKIOIAN. (Pllil0Svi>llics.) Oui,sommes-nous à la veilled’une Révolution7 LeSurréalismeen sera-t -ill’instrumentV Pourquoipas VA mon avis,je le souhaitede toutemou âme.de toutesmestendances. (ROGERLESLÏATS. (Nantesla soir.) Onaperçoit(dansha Révolution Surréaliste.) unmajestueux portraiten bustede GermaineBerton.Quevient-ellefaire là ? Tuer son prochain,est-cedu surréalisme? (AuxEcoutes.) Onfait couririe bruit que le surréalismese rattacheà l’offensivedirigéeactuellement,du lointainOrient,contre la personnalitéhumaine...Déjà on s’accoutumeau ton hallucinatoirede certainstextessurréalistes. ROBERTKKMP.(La RevueUniverselle.) J’ai fait remarquerque le surréalisme,qui est une méthodederecherchefortintéressanteet probablementféconde, ne devraitpourtantpasperdrede vuequeAunauteurécrit un livrec’estpourrencontrerl’assentiment,sinonla compréhensiond’au moinsun lecteur. Louis LAI.OY.(Coma-iiiu.) Médiocresou nuls,nousne leurdevrionsque le silence. Maisil y a parmiles surréalistesdes lalenlsqui s’égarent et qu’ilimportede ramenerpar des avertissements, un peu rudes,au travailet au sérieux,sansquoirien ne Meilleure dansle domainede l’art. GONXAOUK Tiiiic.([.’Avenir.) Commejecorrigelesépreuvesduprésentarticle,j’apprends l’ouvertured’un « Bureaude RecherchesSurréalistes- qui réunira « le plusgrandnombrepossiblede donnéesexpérimentales ».Deplusenplusfort! Admirons. PAULJAMATIRythmecl St/nllwse.) Dansle premiernumérode Lu Révolution Surréaliste,on nousconvieau rêve,ht: rêvedoitsuppléeraussibienaux facultésintellectivesqu’au sens généralet ordinairede la vie... Rêvonsdoncavec les surréalistesde tous les points cardinauxalin de donnerle changeà la réalitéet pour aboutirà unenouvelledéclarationdesdroitsde l’homme. (Comu-tlia.) Unegrandeafliehecolléesurlaported’unegrandelibrairie parisienneannonçaitla Révolution.La librairiedont il s’agitest au co»ndu boulevardRaspai]et de la ruede Grenelle, maisendépit du voisinagede l’ambassadede Russie, le périlcommunistenedevaitpasêtreenvisage. (LesNouvelleslittéraires.) Le 5 mai 11)25,anniversairede l’ouverlnredes Etals générauxet de la mort de Napoléon,éclatela Révolution-Surréaliste. <’UïîuropeNouvelle.)