Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/106

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pas avancer. En peu d’instants, la rapidité de notre course nous en eut rapprochés ; ce voisinage nous électrisant, nous lançâmes nos chevaux dans un gros ruisseau qui barrait le passage, le José Carlos, et nous nous trouvâmes enfin réunis aux nôtres qui combattaient dans un enclos, à l’entrée de la Machorra.

Une ligne assez étendue de Paraguéens faisait face à l’attaque, tandis qu’une foule de leurs compagnons s’acharnaient, avec une sorte de fureur, à détruire la ferme et mettaient le feu à tout ce qui pouvait brûler.

Notre commandant d’avant-garde était à examiner un pont qu’il fallait passer pour déborder l’ennemi ; c’est là que le lieutenant-colonel Juvencio lui communiqua l’ordre qu’il apportait de faire halte ; mais les circonstances ne permettaient plus de s’y conformer. Les deux officiers tombèrent d’accord sur la nécessité d’occuper la ferme à tout prix.

Aussitôt notre ligne de tirailleurs se porta à la course sur le front opposé, par le pont même, tous rivalisant d’ardeur.

Les Paraguéens se replièrent alors, mais en faisant bonne contenance.