Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/70

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par son travail et par celui des grands enfants qu’il avait déjà. Lui et sa femme, D. Senhorinha, y exerçaient, à l’égard de quiconque recourait à eux, une généreuse hospitalité.

Quand les Paraguéens firent irruption sur le territoire brésilien en 1865, il avait réussi à leur échapper, mais seul de sa personne : sa famille entière était tombée au pouvoir des ennemis qui l’avaient transportée au bourg paraguéen de Horcheta, à sept lieues de leur ville de la Conception ; le cœur du vieillard était resté avec les siens.

Pour toutes ces raisons le colonel Camisão trouva en lui un adepte passionné. Dès qu’en lui faisant connaître ses projets, il eut ouvert à J. F. Lopès la chance d’aller, comme guide de l’expédition, se réunir à sa famille et venger ses injures, le sertanéjo brésilien accepta avec ardeur et aussi avec un parfait sentiment des convenances. Aussi, n’oubliant jamais la modestie de la position qu’il s’était faite à lui-même, disait-il souvent : « Je ne sais rien, je suis un paysan ; vous autres qui avez étudié dans les livres, vous devez tout savoir. »

Son orgueil se confinait sur un seul point : la