Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/91

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avec les charrois des munitions de guerre et de bouche : masse confuse, qui était couverte par une forte arrière-garde.

La rivière de Miranda était devant nous, et les soldats la passèrent, les uns en élevant au-dessus de l’eau leurs armes, leurs ceinturons, leurs gibernes, les autres sur un pont volant que les ingénieurs achevaient de construire, ayant eu pour auxiliaire dans ce travail pressant un sous-lieutenant d’artillerie, Nobre de Gusmão, jeune officier plein d’intelligence et qui montra dans cette occasion le zèle qui le distingua toujours par la suite. Plus de deux heures furent employées au passage ; pendant ce temps, le colonel Camisão et son état-major avaient lu les nouvelles que la malle de Matto Grosso venait d’apporter. Aucune communication ni officielle ni particulière, relative à l’invasion du Paraguay par le sud, n’était parvenue au commandant, ni rien qui s’y rapportât d’une manière positive. C’étaient cependant des renseignements qui auraient été pour nous du plus haut intérêt, et même indispensables au moment où nous nous hasardions dans une opération dangereuse, sans avoir un but bien précis.