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Les Salons



Tout est dit et je viens trop tard depuis deux mois qu’il y a des Salons et que l’on chronique. Néanmoins, j’espère arriver à temps pour guider le choix des riches Américains abonnés à la Revue Blanche. Puissé-je me faire une place auprès de M. Albert Wolff, ce Hans Sachs de la critique d’Art et m’attirer par de savantes manœuvres, quelques offrandes en nature. La critique est un sacerdoce, donnez pour les frais de culte.

Le Salon des Champs Élysées.


Le Rempart de l’École, l’Exutoire des Prix de Rome, la Sécurité dès Réputations toutes faites, la Consolation des bons élèves. Des critiques pessimistes (il y a toujours des intrus dans la bonne société !) ont avancé que le salon de cette année était sensiblement inférieur à celui de l’an dernier. Je ne trouve pas : on y retrouve les mêmes paysages en zinc, les mêmes académies en sucre, les mêmes sujets mythologiques détrempés au bitume. Il y a des numéros attendus, nos deux Henner, nos deux William Bouguereau, nos portraits de Machard, nos Normann, etc. Je ne vois aucune raison pour que cet état de choses se modifie. Tout ira bien tant que Chicago ne se découragera pas.

Avec beaucoup de peine on parvient à découvrir quelques toiles de mérite, étouffées sous l’amas des navets sinistres des patrons arrivés.

Dans le salon d’entrée, La Voûte d’Acier de J P. Lau-