Page:La Revue blanche, t11, 1896.djvu/177

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Légende

Celle que j’avais vue apparaître jadis Aux étangs reflétés de rêve et de mystère Tandis quelle mirait ses yeux crépusculaires Dans leurs reflets pâlis et dans leurs eaux d’oubli ;

Celle qui s’en venait blanche parmi des lys Dans les sanglots de neige où dormaient leurs douleurs Tandis qu’elle effeuillait leurs pleurs ensevelis Et foulait des sanglots en un chemin de fleurs ;

Celle dont l'âme pâle an soir semblait neiger Parmi les fleurs et sur les eaux de somnolence Où sa blancheur en y passant semblait bercer Bercer le sommeil du silence ;

Depuis que dans les fleurs elle s’est effeuillée Et que ses yeux dans les étangs se sont noyés La mort a dans mon âme effeuillé des sanglots De tristesse de fleurs et de souffrances d’eaux.

O les fleurs de douceur pour bercer la tristesse Et les eaux de fraîcheur pour calmer la souffrance ! Je veux des fleurs, pour y mourir de leurs caresses. Je veux des eaux, pour y mourir dans le silence.

Je voudrais dormir dans les fleurs Dont seraient fleuries mes douleurs. Je voudrais mourir dans les eaux Où s’iraient noyer mes sanglots.

Oh je veux des fleurs Et de la douceur Pour mon âme en pleurs !

— Ma pauvre âme en pleurs Voudrait les pâleurs Des eaux qui se meurent Berçant des douleurs /...