Page:La Revue de l'art ancien et moderne, Tome XXXI, Jan à Juin 1912.djvu/338

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exposés, les attractions d’un palais de fête : éclairage féerique, exécutions musicales, heureuse décoration architecturale et florale, — toutes ces expositions ont vu défiler des milliers de visiteurs, qui s’v sont complaisamment arrêtés, ont discute, approuvé ou blâmé et dépensé — nous aimons à le croire, — devant les « ensembles », autant d’esprit et de lieux communs que devant une galerie de tableaux. La mode est aujourd’hui de prendre intérêt à l’art moderne.

Maurice Dufrène. — Lustre électrique.
Bronze et vitrail.

Applaudissons, et sachons gré à ce mouvement qui, nous l’espérons, ne sera pas trop passager, de s’adresser à des œuvres nationales. De récents événements, accompagnés de quelques désillusions, nous ont corrigés de regarder trop complaisamment de l’autre côté de la frontière. Il semble que nous nous soyons repliés sur nous-mêmes et que nous aimions d’autant plus les créations de nos décorateurs qu’elles nous paraissent précisément aimables par des qualités françaises de bon goût, de grâce légère, de distinction et de mesure. Le Salon du Pavillon de Marsan fut à la fois un régal des yeux et une leçon d’énergie morale.

Fut-il au même degré un enseignement artistique ? Nous voudrions l’affirmer. Certes, l’effort fut heureux et grand. La multiplication des « ensembles », — quelle délicieuse boîte de Pandore que ce hall de l’Union centrale ! — présentés sous des aspects ondoyants et divers, avec de savoureux contrastes de formes et de couleurs, composa un spectacle d’une distraction charmante. On y chercha des intérieurs vraiment parfaits, s’imposant dès le premier coup d’œil, tels qu’en 1911 le fumoir de M. P. Selmersheim, les salles à manger de MM. Dufrène et Follot.

Les exposants furent pourtant les mêmes. Ceux qui nous avaient