sur le dos au bord de la mer ou en plaine, le ciel couvert de nuages, en maintenant pendant quelque temps le regard dirigé vers le zénith.
Faisons maintenant intervenir les objets qui se trouvent sur le sol. Nous aurons alors à compter avec la parallaxe binoculaire. Jusqu’à 2000 mètres environ, la parallaxe binoculaire agira et nous percevrons grâce à elle une différence de profondeur entre les objets terrestres et les étoiles ou les nuages. Cette différence de profondeur pourra d’ailleurs paraître peu considérable ; la différence entre les images des deux yeux devient, en effet, très peu marquée lorsqu’on considère les objets situés au delà de distances assez grandes, telles que 1000 mètres, 500 mètres et même beaucoup moins.
Un facteur secondaire d’une importance assez grande contribuera aussi à nous faire paraître les astres ou les nuages plus éloignés que les objets situés sur le sol : c’est l’habitude que nous avons de les voir disparaître derrière ces objets et par conséquent la connaissance que nous avons de leur plus grande distance ; lorsque des nuages se meuvent devant la lune, celle-ci nous paraît également, pour une raison analogue, un peu (très peu) plus éloignée que les nuages. Quand donc nous observerons, par exemple, un nuage, voisin de l’horizon, ce nuage nous paraîtra plus éloigné qu’un arbre que nous apercevrons à peu près dans la même direction, alors même que l’arbre sera trop éloigné pour qu’un effet sensible de parallaxe puisse se produire par rapport à lui et au nuage.
D’ordinaire, la parallaxe binoculaire et la convergence agissent de concert pour nous fournir des impressions de profondeur relativement aux étoiles et aux nuages. C’est pourquoi les étoiles nous paraissent généralement à plus de 20 mètres de nous. À mi-chemin entre l’horizon et le zénith, les étoiles, d’après un nombre considérable d’observations que j’ai faites sur diverses personnes et sur moi-même, nous semblent éloignées de nous de 100 à 200 mètres. On peut se rendre compte approximativement du fait par la méthode suivante (Deichmüller) : on cherche sur quel objet terrestre tomberait la verticale passant par une étoile connaissant la distance de cet objet et la hauteur de l’étoile, on peut calculer ensuite à quelle distance apparente se trouve l’étoile de l’observateur. Toutefois, la méthode précédente n’est pas applicable lorsque l’étoile est peu