Page:La Revue du Mois, tome 2, 1906.djvu/269

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  1. Monsieur Alfred Binet, Directeur du Laboratoire de Psychologie physiologique de la Sorbonne, 9 rue du Départ, Meudon (Seine-et-Oise).
  2. Mesdemoiselles Binet, 9 rue du Départ, Meudon, près Fontainebleau, (Seine-et-Oise).
  3. Monsieur Alfred Binet, Samois, près Fontainebleau.
  4. Monsieur Alfred Binet, Directeur de l’Année Psychologique, Meudon (près Paris), (France).

Je demande à ceux qui seront disposés à me prêter leur concours de m’écrire[1] quel est à leur avis le sexe des personnes qui ont écrit les quatre adresses ci-dessus : 1, 2, 3, 4.

Il va sans dire que les personnes qui auraient ou même auraient eu entre les mains le livre de M. Binet ne doivent pas répondre. Je ferai connaître ici même le résultat de cette petite enquête.

Je laisse de côté les chapitres relatifs à la détermination de l’âge par l’écriture. Il se pose en effet là un problème mathématique assez délicat qui, pour être traité complètement, exigerait de longs développements : Quelle est l’erreur probable lorsque l’on répond au hasard à cette question : Quel est l’âge d’une personne ? M. Binet a traité ce problème par une méthode empirique fort ingénieuse. Il arrive à la conclusion suivante : « l’attribution d’un âge à une écriture considérée en particulier est exposée à des erreurs si fortes que, dans l’état actuel des choses, elle ne doit pas être prise en considération ».

La partie la plus intéressante du livre de M. Binet est celle qui est relative à la détermination de l’intelligence par l’écriture. C’est aussi celle dans laquelle il arrive aux conclusions les plus favorables à la graphologie. Bien qu’il fasse beaucoup de restrictions rendues nécessaires par les erreurs grossières souvent constatées, il est cependant disposé à accorder que l’intelligence est souvent assez bien déterminée par l’écriture. Je me demande si, malgré les restrictions dont elle est enveloppée, cette conclusion n’est pas trop favorable et si M. Binet n’a pas subi à la longue l’influence des graphologues qu’il a été amené à fréquenter pour ses expériences et contre lesquels il a d’ailleurs souvent fort bien défendu la rigueur de ses méthodes. Mais, lorsque l’on est ainsi toujours sur la défensive et que l’on a affaire à un galant homme, on se trouve forcément conduit à lui faire de temps en temps quelques concessions.

  1. Prière de m’adresser les réponses, autant que possible avant le 20 août, à l’adresse suivante : M. Borel, Saint-Paul-des-Fonts par Tournemire (Aveyron).