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L’INSTRUCTION TECHNIQUE

DES ÉQUIPAGES DE LA FLOTTE



Dans un article précédent[1], j’ai montré que l’instruction technique des officiers de marine laissait beaucoup à désirer parce que les méthodes d’enseignement, au lieu de se métamorphoser suivant les découvertes récentes, n’avaient fait qu’évoluer lentement autour de conceptions trop immuables et trop théoriques. Pour obtenir un résultat efficace, il aurait fallu changer les principes mêmes de l’enseignement, en lui donnant une base pratique qu’il ne possède pas au lieu de cela, on a préféré le dédoubler et créer, par voie de conséquence, un corps d’officiers mécaniciens qui ne personnifient, pas plus que les officiers de marine, le type idéal d’officiers que la raison conçoit sur nos bâtiments de guerre modernes, car si la pratique manque aux uns pour entrer dans les détails, la théorie manque aux autres pour s’élever aux idées générales étrangères à leurs fonctions spéciales.

Cette dualité de l’enseignement existe encore, et pour les mêmes raisons, parmi les équipages de la flotte, mais les effets qu’elle produit, quoique de même nature que pour les officiers, sont cependant un peu différents à cause des milieux sur lesquels elle s’exerce, et pour les faire mieux ressortir, je m’oc-

  1. Voir la Revue du 10 février 1906, t. I, p. 225.

    Ce second article forme un tout avec le premier et a été écrit il y a plusieurs mois. Nous le publions sans modification, de manière que nos lecteurs aient intégralement sous les yeux le point de vue de leur auteur ; il n’y est donc pas fait allusion aux objections de M. le commandant Guyon, insérées dans la livraison précédente (t. I, p. 733). Nous continuerons à faire largement accueil aux communications qui nous seront faites sur ces questions dont l’importance est si grande pour l’avenir de notre marine. N. D. L. R.