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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/111

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revenir que le lendemain, il entra d’un air triste chez la jeune favorite et lui dit :

« — Mademoiselle, je viens de la part de mon maître vous prier de vous rendre chez lui ; il est un peu indisposé, il garde le lit ; mais vous avez un remède efficace qui lui procurera une évacuation salutaire, et il sera guéri. Venez ce soir, incognito, deux heures après que le soleil sera couché, et je vous introduirai dans son appartement. Si vous manquez, s’il vous délaisse, ce ne sera pas ma faute. »

La sotte se laisse tromper ; et l’introducteur s’introduisit bientôt lui-même ; et après de longs voyages, il eut la bonté d’âme de se montrer, de la remercier d’un air moqueur, de la laisser sortir du palais, toute honteuse, avant que le monde fût levé.

ANGÉLIQUE

Était-il cochon ce domestique !

MARTHE

Non, mademoiselle. Il y en a de bons et de méchants dans toutes les classes. Elle ne s’était pas mal trouvée au change, elle n’avait pas passé une mauvaise nuit ; c’est pourquoi elle rentra chez elle un peu honteuse, mais non pas chagrine.

ANGÉLIQUE

Vous êtes toujours badine. Mais il vous reste, ce me semble, un autre trait historique à me rapporter.