Aller au contenu

Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 113 —


curiosité ; elle regarda par le trou de la serrure, la nouvelle expérience que faisait son mari dans son cabinet d’étude ; elle lorgna le jeune berger, elle aperçut la flèche de l’amour ; elle brûlait déjà d’en être blessée.

Le surlendemain ce jeune homme attaqué de nouveau de sa maladie, courut chez le médecin ; mais il était sorti pour faire ses visites. La bonne docteuse le reçut avec toutes ses grâces ; le pauvre garçon en rougit ; la rougeur donna plus d’éclat à sa beauté et enflamma davantage les parties malades.

« — Où est monsieur le médecin ?

« — Il n’y est pas.

« — Dieu ! quel malheur pour moi.

« — Dites plutôt quel bonheur !

« — Ah ! madame, je me sens mal.

« — J’ai une bonne médecine pour vous guérir.

« — Vous a-t-il laissé ordre de me donner de cette eau qui m’a si bien guéri hier et avant-hier ?

« — Non, mais je connais un remède bien plus efficace. Mon mari ne se connaît pas bien à votre état, laissez-moi faire. Il faut commencer par s’embrasser et se baiser.

« — Vous me faites trop d’honneur, madame.

« — Allons, courage, mon ami, je veux voir où vous avez mal.

« — Ayez pitié de moi, ma chère dame !… Voyez comme il est envenimé !… Mais vos

8