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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/138

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touchements, loin de le guérir, l’enflamment davantage… Dieu ! quelle chaleur ! quel feu !… Voyez comme il découle de l’ordure !

« — Bien, mon enfant, voici un lit de repos, voici la médecine qui te convient, voici le vase où tu dois tremper ; courage, un plaisir inexprimable va accompagner ta guérison.

« — Ah ! madame ! où suis-je !… de quelle liqueur vous me mouillez !… je suis en paradis !… Faut-il en sortir ?… Ah ! par pitié, soyez toujours mon médecin… Que d’obligations je vous ai ! car je vois bien que votre liqueur, non seulement a amolli la raideur de mon membre, mais elle en a fait sortir toute la pourriture. Oh ! je veux dire à monsieur le docteur que…

« — Que dis-tu là, mon petit sot, prends bien garde de lui en parler ; il m’empêcherait, par jalousie, de te soigner.

« — Que je meure à vos pieds, si je lui en fais le moindre mot.

« — Ni à lui, ni à personne.

« — Je vous le jure, madame. Mais s’il me demande pourquoi je ne reviens plus prendre de son eau ?

« — Tu lui diras que tu t’es aperçu que ce n’était que de l’eau de fontaine.

« — Ce n’était que cela ?

« — Eh ! quoi donc, mon petit imbécile ?

« — Mais si j’essuie de nouveau cette maladie ?

« — Reviens me voir, et je te guérirai.